LGV : Rencontre à Castelmayran

Comme promis, suite à la réunion de Montauban, RFF propose aux élus des rencontres de présentation du « tracé à approfondir » de la future LGV dans les divers secteurs. En ce 26 avril après-midi, c’était le tour de Castelmayran. Des membres des associations ont décidé de s’inviter afin de suivre les discours des uns et des autres. Dans un premier temps, le maire de Castelmayran a refusé l’entrée de la salle prétextant que, RFF étant l’organisateur, il fallait attendre son autorisation. Les employés de RFF ont renvoyé la balle aux élus qui ont dû prendre leurs responsabilités. En fait, dans une bonne démocratie, ce sont les élus qui auraient dû informer la population de cette réunion et se réjouir de la participation des citoyens, mais bon voyons la suite… puisque nous avons pu entrer.

Le tracé 243
L’étape du projet c’était pour présenter une étude comparative de divers tracés situés dans le fuseau. Des chauves-souris aux habitations, le travail a été soigné et il en est ressorti que le tracé 243 était le plus valable. Cette fois on a parlé de coût : sur le tronçon en question il serait de 23 millions d’euros du km. En fait cette donnée est le décalque d’autres prises ailleurs. Le maire d’Angeville a demandé s’il s’agissait d’une valeur actuelle. Il s’agit d’une valeur actuelle dont tout le monde sait qu’elle sera bien plus forte, dans cette zone d’habitat très dispersé. Personne n’a fait remarquer qu’au départ (en 2008) les données financières étaient deux fois moins importantes. A ce rythme, où allons-nous ?

Autre question, venue d’un adjoint de la mairie de Caumont et d’un membre du collectif : qu’elle sera la vitesse ? En effet les nécessités « fonctionnelles » c’est construire une ligne où on peut théoriquement aller à 350 km/h pour en exploitation atteindre 320 km/h. Mais, a fait remarquer l’adjoint, avec les arrêts et les courtes distances, c’est impossible… Il a été rappelé que tous les trains ne s’arrêteraient pas à Montauban et Agen et qu’en effet la vitesse sur ce tronçon serait de 320 km/h. Rappelons que les données de RFF c’est, Bordeaux-Toulouse en une heure soit 200 km/h de moyenne !

Enfin une question est venue sur les routes. La représentante de RFF a rappelé qu’on ne ferait pas de franchissement de la voie tous les cent mètres (ouf). Elle n’a pas indiqué comme en Lot-et-Garonne que les franchissements sont d’habitude tous les 15 km. Pour le moment il faut faire avaler la pilule « tracé à approfondir » et ensuite, les élus ont eu beau dire qu’ils avaient eu la promesse que tous les chemins resteraient en fonctionnement, ils avaleront la pilule « franchissement de la voie ». Chaque chose en son temps. Et dans la foulée les habitants avaleront la même pilule.

A la question d’un membre du collectif, sur les effets acoustiques, ils n’ont été étudiés, a-t-il été précisé, que dans la zone proche soit pour une soixantaine de maisons concernées.

Quant aux propriétés agricoles qui seront coupées c’est le flou artistique : chaque commune se dépatouille avec ou sans remembrement. La SOGAF serait déjà au travail.

Le financement
A la fin c’est le maire d’Angeville qui a posé la question qui fâche, celle du financement pour Bordeaux-Tours. Là le maire de Castelsarrasin s’est réveillé puisque en tant que Conseiller général il est concerné. Il a tenu à préciser que suite à une visite du collectif de Benis, dans les Deux-Sèvres (il voulait parler de Bordeaux-Tours), ils avaient constaté des écarts entre les promesses de RFF et les projets de Vinci. Ce qui normalement mettait par terre, l’essentiel du bavardage sur la concertation, puisque d’une part le tracé est décidé depuis longtemps, et que d’autre par la construction ne sera pas du domaine de RFF. Quand j’écris que le tracé est décidé depuis longtemps j’ai deux éléments pour preuve : au cours d’une rencontre à la sous-préfecture il y a un an, quand le tracé a changé surtout sur Caumont, où, comme à Castelmayran nous avions surtout écouté, RFF avait exactement indiqué le tracé 243 comme probable. De plus, au cours d’une rencontre avec M. Dagen il nous avait indiqué que Bénis n’avait pas à s’inquiéter la LGV ne passerait pas sur le hameau. L’impact n’est pas seulement le tracé mais tout l’univers autour… et l’effet financier sur TOUTES les collectivités. Le coût comprend la construction, comme les expropriations, les études mais les raccords routiers qui va les payer et quand le Conseil général s’endette qui va en supporter les conséquences ? Toutes les collectivités territoriales.

M. Dagen a confirmé la décision du Conseil général mais en laissant entendre qu’il pourrait payer Bordeaux-Tours en juin. Or qui peut croire que les points de désaccord vont se régler d’ici juin ? Toujours est-il que sur ce point les représentants de RFF restèrent muets.

La Gazette Vigilante
Cette réunion doit nous renforcer dans nos actions : informer toujours plus sur les dégâts concrets qu’un tracé va entraîner de toute façon, et sur le triste coût qui en découle. En Tarn et Garonne le tracé de la LGV est la colonne vertébrale de la circonscription chère à Jean-Michel Baylet or dans un an il y a les élections législatives. Quand la plupart des collectivités de Midi-Pyrénées refusent le financement pour leurs propres raisons,  à nous d’alerter les habitants de notre département sur l’enjeu qui reste toujours le même : arrêter ce projet, et demander le réaménagement de la voie existante, seule solution de compromis qui réalise le meilleur rapport qualité/prix pour le profit d'un maximum de concitoyens et non pas seulement ceux de Toulouse.





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