La dépêche du 28/01/2012
 

Les départements et collectivités de Midi Pyrénées devront choisir entre financer un train qui ne fera que passer sans s'arrêter ou s'occuper de ses administrés. Tel est le dilemne qui s'offre à eux. Le Gers a déjà choisi:

 
" Majorité et opposition sont d'accord pour que le département économise les 336.000€ qu'il devait verser cette année au « pot » des co-financeurs de la future ligne LGV Paris-Bordeaux-Toulouse. Seul département de la région à s'être engagé (« au nom du désenclavement ») à cette participation financière, le Gers revient sur sa parole. Sans état d'âme, disent en substance la majorité des élus puisque, de son côté, « l'Etat ne change que trop souvent la donne ». Les 336.000€ font partie des 10M€ d'économies auxquels le conseil général se résout pour équilibrer son budget 2012 (lire notre précédente édition). 10M€ ainsi répartis : 6,6M€ sur l'investissement, 1,9M€ sur le fonctionnement, 1,5M€ obtenu en puisant dans l'épargne départementale et en augmentant (+2%) le taux de fiscalité du bâti, a expliqué hier, à l'occasion du débat d'orientation budgétaire, le président Philippe Martin. Le budget s'établira à 224 M€ dont 34,4 consacrés à l'investissement « qui n'en reste pas moins supérieur à celui de 2011: 32,9€».
 

S'il se fait porter pâle sur la ligne grande vitesse, le Gers ne varie pas sur ses engagements pour la RN 124. « Ainsi, cette année, nous allons dépenser plus pour les routes nationales que pour nos départementales » constate et « dénonce » le président, en pointant du doigt « les désengagements de l'Etat ». Comme il l'avait fait la veille en conférence de presse, Philippe Martin (« avec un didactisme giscardien et une rigueur barriste », gentiment moqués par Aymeri de Montesquiou) s'est employé à justifier le plan d'économie. A moins de recettes doivent correspondre moins de dépenses, d'autant que la dette départementale est conséquente (114 M€) et que les dépenses sociales « imposées par les lois » (RMI/RSA, APA, handicap) continuent à croître. L'élu a redit combien l'Etat, « qui nous doit 31M€, est grandement responsable ». Si l'opposition s'est exprimée (Xavier Ballenghein, Robert Frairet, Aymeri de Montesquiou) pour souhaiter notamment une meilleure maîtrise de la masse salariale (« zéro nouveau recrutement net en 2012 », a confirmé le président), elle a aussi rejoint la majorité pour dire ses craintes que « le plan de rigueur », qui va dicter le budget départemental 2012, ne sera sans doute pas le dernier. Notamment parce que ses « pauvres » finances empêchent l'Etat d'acquitter ses « dettes » aux collectivités locales et de compenser « à l'euro près » le montant des charges transférées.





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