Agen : ils manifestent contre la LGV

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé samedi dans les rues d'Agen (Lot-et-Garonne) pour protester contre le projet d'aménagement d'une ligne ferroviaire à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, a-t-on appris auprès des organisateurs.

«Nous n'avons pas la puissance des organisations syndicales. » Ce constat, comme l'expression d'un regret, est signé d'un des responsables de la Coordination 47. Hier, à l'heure du bilan, la réalité du convoi était à chercher entre les 1 000 personnes vues par la police et les 3 000 manifestants comptabilisés par les organisateurs, qui avaient fait de ce samedi un temps fort de leur mobilisation contre la construction d'une ligne à grande vitesse en Lot-et-Garonne.


Quelques uns des coupables
 

 

Et même au-delà, puisque le rayon du cercle des anti, réunis hier matin en gare d'Agen, s'étirait jusqu'aux Landes, Pays basque, Gironde, Gers ou encore Tarn-et-Garonne voisins. « On a déjà trois conduites de gaz. Une quatrième est en projet. L'A 65 passe sur la commune. On a déjà Bordeaux-Irún, et on devrait maintenant subir Bordeaux-Toulouse ? », s'emportent ces opposants venus d'Escaudes, dans le canton de Captieux, en Gironde.

Une vingtaine d'élus portaient une banderole demandant l'utilisation de la ligne existante.

« Il faut arrêter tout ça et aménager la voie actuelle entre Bordeaux et Toulouse, dont la capacité de trafic n'est pas exploitée à son maximum », soumet Patrick Puech, porte-parole du collectif Val de Garonne-Lomagne, venu grossir cette pacifique procession.

 

"Nous voulons que les lignes existantes soient aménagées. Nous ne sommes pas contre le TGV, nous sommes opposés à la lignes à grande vitesse qui coûte très cher pour au final gagner 20 minutes entre Toulouse et Paris", a dit Charles d'Huyvetter, président de l'association Très grande vigilance en Albret.

Docteurs ès finances

 

Parmi les principales interrogations autour des propositions de RFF, celle de l'héritage livré aux générations futures. « Allons-nous endetter nos enfants pour le confort des usagers des grandes métropoles ? Tout cela selon un principe de développement jacobin », pose Bernard Péré, élu lot-et-garonnais d'Europe Écologie au Conseil régional. Pour tous, investir autant de milliards sur un gain de temps si réduit est un contresens politique. « Le gaspillage vertigineux. »

Une femme brandit le dessin d'un corps écrasé par un train : « Cette peinture est à l'image du projet et des conséquences qu'il va avoir sur les propriétaires de maison. Nos pays ne sont pas à vendre. » Les chasseurs sont aussi de la partie. Et si certains ont préféré aller courir les bois et le gibier, Michel Auroux, président de la fédération de chasse départementale, proclamera, à l'orée du lyrisme : « Les 16 500 chasseurs de ce département sont avec vous par mon intermédiaire. »

Merci à nos amis chasseurs et aux toutous anti LGV






 

Avec l'impact financier, les conséquences écologiques et environnementales de la LGV - qui va couper le Lot-et-Garonne en deux, du massif des Landes de Gascogne à l'Agenais - sont centrales dans les préoccupations. En tête du cortège, derrière la banderole, les élus des premiers cantons concernés par le tracé s'indignent. Parmi eux, Raymond Girardi et Francis Da Ros, de la majorité de gauche au Conseil général. « La LGV ? C'est une histoire de déménagement du territoire. Nous ne sommes pas contre le progrès et nous comprenons les besoins du bassin toulousain, mais nous voulons une vraie concertation. » Les élus présenteront bientôt une contre-expertise.


 

Vendredi prochain, les représentants de la Coordination 47, qui rassemble 35 associations, rencontreront ceux de RFF à la préfecture d'Agen. Et, le 11 décembre, ils iront manifester à Bayonne. « Le combat est loin d'être terminé. Il nous tarde maintenant de connaître l'identité du futur ministre des Transports… et lui montrer qu'on est crédibles », préviennent-ils.
 



 






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