PARIS NE PAIERA PAS

C’est une évidence, l’Etat est fauché. La France est en déficit depuis plus de 30 ans. Les caisses sont désespérément vides et le ministère des finances se goberge lorsque le déficit est moins important que prévu. Mais déficit tout de même !!

Les projets de LGV nouvelles sont apparus grâce à un coup de tête d’un président qui voulait 2000 km de LGV suite au Grenelle de l’Environnement.

A partir de là, c’est l’engrenage. Chaque région qui n’en a pas veut la sienne, comme s’il y avait distribution de trains électriques au pied du sapin.

Dans Midi Pyrénées plus qu’ailleurs, certains élus sont prêts à tout, même à la faire payer par les contribuables locaux. 

L’Etat parisien, à travers Réseau Ferré de France, n’a pas les moyens de financer cette LGV. Alors, il participe piteusement du bout des lèvres, un petit oui pour une petite contribution.

       

Une ligne de cette importance, qui est un projet national et qui relie deux grandes métropoles, devrait être financé intégralement par l’Etat (qui en tirerait les bénéfices par l’intermédiaire des péages versés par la SNCF.)

Au lieu de cela on invente le PPP ou partenariat public privé. C’est la preuve même de la faillite de l’état qui reconnaît  implicitement sa nullité en matière de gestion. En effet, il faut recourir aux finances privées des grands groupes de bâtiment qui avancent une partie de l’argent et qui se rémunèrent grassement soit par les péages – concession de 50 ans minimum pour le Tours Bordeaux, soit en facturant des prestations hors normes pour le Bordeaux Toulouse.

Mais si l’Etat en met un petit peu, si le privé en met un petit peu, le plus gros contributeur en fait, est un conglomérat de collectivités.

Les élus de Midi Pyrénées n’ont rien trouvé de mieux que de faire payer tous les contribuables régionaux en les endettant  pendant 50 ans.

Et la région de l’lle de France dans tout ça ?  Rien . Les parisiens et franciliens ne paieront rien. Pourtant, eux aussi vont en bénéficier puis que le train va de Paris à Toulouse (et vice versa). Mais pour eux, c’est gratuit. Où est l’égalité de traitement ???

Dans cette farce, il y a plusieurs dindons         

Tout d’abord l’Etat et RFF qui vont  payer pour une ligne qui a de fortes chances d’être déficitaire.

Si on en croit certaines promesses, tout le monde va déserter l’avion pour se précipiter dans les trains. Pourtant, à ce jour, 25% des lignes LGV sont déficitaires (selon la SNCF, ce qui plombe la rentabilité des autres).

De plus RFF n’a plus les moyens d’entretenir les lignes actuelles. Avec quel argent va-t-on entretenir les lignes nouvelles ?

Autre catégorie de dindon, les départements traversés qui vont devoir payer pour regarder un train qui va passer sans s’arrêter. En effet, s’il faut aller à Paris en temps record, il ne faut pas s’arrêter, sinon le train devient un tortillard. Et un train qui ne s’arrête pas n’apporte absolument rien. De plus, certaines collectivités vont payer plus que d’autres, certaines refusant même de contribuer. Et qui va payer pour celles qui refusent ?

D’autres encore demandent à l’Etat le remboursement de leur participation. Seuls les pigeons vont financer à fonds perdus.

Les dindons locaux eux, se font plumer plusieurs fois. Premier plumage par une contribution à la TIPP Grenelle (déjà mise en application), deuxième plumage par l’augmentation des impôts due à la contribution aux travaux et aux charges d’intérêts des emprunts pendant 50 ans. Troisième plumage visible, diminution des participations des collectivités territoriales aux  associations (-15% dans le Tarn et Garonne en moyenne) et baisse des participations de l’APA. Les personnes dépendantes apprécieront le geste.

Les derniers dindons de la farce sont les riverains à qui on impose une LGV dans des formes anti-démocratiques. Aucune étude sérieuse sur le sujet n’a démontré la pertinence ni l’efficacité de ce projet. Tout ce gâchis pourrait être évité par la mise aux normes des voies existantes, mais ça, les élus de Midi Pyrénées les plus enragés n’en veulent pas.

Il reste encore une dernière victime qui ne peut pas se défendre, c’est la nature. On va détruire plus de 2500 hectares entre Bordeaux et Toulouse, tout ça pour satisfaire l’EGO de quelques uns.

Un seul grand gagnant, le groupe de BTP qui aura remporté le marché, avec des bénéficiaires collatéraux.  

PPP:  le casse du siècle         
   
                            

En cas de déficit d’exploitation, les contribuables combleront le trou, comme d’habitude.

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